Communiqué de presse commun de Utopia 56, Droits d’Urgence, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Solidarité migrants Wilson, Syndicat des avocats de France (SAF), Elena, Réseau d’éducation sans frontières (RESF), Avocats pour la défense des droits des étrangers (AADE), Cimade Ile-de-France, Dom’Asile, Syndicat de la magistrature, Emmaüs France

Le pire n’est pas les images, c’est la nuit qui a de nouveau avalé les exilés dehors


Le pire est que les 400 exilé.e.s présents, à 19h, place de la République, dormiront de nouveau dehors cette nuit, loin à Clichy, loin à Saint-Denis, cachés sous les ponts des canaux ou ailleurs, invisibles. Le pire est que de nouveau, nous ne les verrons pas s'endormir blessés dans le froid. 


Non, l'épouvantable n'est pas arrivé lorsque la police a sorti les exilés, à 20h, des tentes que l'association Utopia avait dressé sur la place de la République1. Les forces de l'ordre ont commencé à jeter plusieurs centaines de tentes achetées ce week-end pour les mettre à l'abri. Les corps délaissés des exilés, sortis de force, les tissus légers volant entre les airs de mains en mains policières, les toiles bientôt déchirées, les visages de toutes et tous fatigués… Nous n'étions là qu'au début.


Non plus, ce n'était pas le pire lorsque avocates et avocats de Droits d'urgence, du Bus de la solidarité, du Conseil national du barreau, ont plaidé sans succès avec les forces de l'ordre pour éviter les charges de la police. Ils se sont faits charger comme toutes les personnes exilées, les associations Wilson, Utopia, la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Il était 21h, place de la République, et les trois charges successives de la police n'étaient toujours pas le pire contre ce campement de fortune et ces défenseur-e-s comme les associations et collectifs Utopia, LDH, Solidarité Migrants Wilson.


Encore, des élu.e.s de la République, l'écharpe tricolore devant les tentes, protégeant les exilés et les soutiens, ont été bousculés sans raisons. Ce n'était pas non plus l'impuissance des élu.e.s face à la force publique qui était le plus traumatisant ce soir. Non, la plus grande colère n’a pas été ces démantèlements organisés et violents des chaînes pacifistes d’hommes et de femmes, des associations et collectifs de la LDH, d’Utopia, de Médecin du monde, des élu.e.s et des avocat.e.s. Les vagues policières ont brisé ces chaînes de solidarité ; nous n’étions encore qu’au début. (...)

Le communiqué de presse dans son intégralité est à télécharger en pièce jointe dans la colonne de droite.

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