Même si les analyses et les réactions se concentrent actuellement sur les mesures prises dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, il n'en demeure pas moins que des décisions continuent de nous heurter dans d'autres champs, en l'occurrence ici celui du fichage des personnes hospitalisées sans leur consentement en raison de troubles mentaux.


Par une décision du 13 mars 2020, le Conseil d'Etat a en effet validé la possibilité d'interconnexion entre les fichiers HOPSYWEB (fichier contenant des données à caractère personnel des patients : identité, renseignements judiciaires, informations médicales) et FSPRT (fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste).


Cette interconnexion d'informations relevant du champ médical, et donc de l'intime, et de renseignements relevant du domaine de la lutte contre le terrorisme, révèle une nouvelle obsession sécuritaire, cette fois en stigmatisant les malades mentaux et en alimentant la confusion entre troubles mentaux et radicalisation.


A l'ère du traçage et de la surveillance de masse, il demeure indispensable de dénoncer les dispositifs panoptiques de contrôle policier qui continuent de se déployer.

Vous trouverez ci-dessous notre communiqué de presse commun avec la Ligue des droits de l'Homme et le Syndicat des avocats de France.

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