Le Syndicat de la magistrature est membre associé, aux côtés de nombreuses organisations et médias, de la coordination #StopLoiSecuriteGlobale qui s’est constituée le 8 novembre 2020 à l’initiative des quatre organisations syndicales représentatives de journalistes (SNJ - SNJ-CGT - CFDT-Journalistes - SGJ-FO) et de la Ligue des droits de l’Homme.

La proposition de loi relative à la sécurité globale vient durcir considérablement l'édifice sécuritaire forgé depuis de longues années. Elle a cette particularité d'agglomérer une profusion de dispositions rêvées par tant de ministres de l'Intérieur et certains syndicats de police. En véritables artificiers, les pouvoirs publics sont en effet parvenus à égrainer un certain nombre de dispositifs permettant d'articuler surveillance de masse, privatisation de la sécurité et militarisation de l'espace public.


Le Syndicat de la magistrature est donc fortement mobilisé pour décrypter et dénoncer cette proposition de loi dont l'examen est prévu en séance publique au Sénat à partir du 16 mars. 

Comme vous le savez peut-être, nous participons depuis l’automne aux mobilisations organisées par la Coordination "Stop Loi Sécurité Globale", dont nous sommes dorénavant membre associé. Membre associé car certaines actions projetées par la coordination nous ont conduit à ne plus en faire formellement partie depuis début janvier. En effet, nous ne souhaitions pas nous associer à certaines actions de soutien devant les juridictions au moment de procès de militants ou de personnes interpellées pendant les manifestations. Après discussion avec les autres organisations, il a ainsi été convenu que nous soutiendrions certains appels de la coordination, au cas par cas. 

Une grande semaine d'actions est d'ailleurs organisée du 13 au 20 mars partout en France. Le 16 mars sont notamment prévus des rassemblements devant le Sénat à Paris et devant les préfectures et sous-préfectures en régions, et le 20 mars, des marches des collectifs de familles et victimes de violences policières. 

Nous vous avions par ailleurs adressé les vidéos (disponibles sur notre chaîne YouTube : ci-dessous) auxquelles nous avons pris part, expliquant - brièvement mais de façon pédagogique - les principaux dangers des dispositions de la proposition de la loi. 

Toujours dans le cadre de la coordination, nous avons également monté un "Contre Beauvau de la sécurité" qui prend la forme d'émissions diffusées sur les réseaux sociaux, et notamment Twitch. La première édition, hébergée par Le Média, a été diffusée le 18 février (également disponible sur notre chaîne YouTube) et a permis de débattre, en présence d'un sociologue, d'un avocat, d'un juriste, d'un policier, d'une victime de violences policières et militante associative, et d'un membre du bureau sur deux sujets : les relations entre police et population et le contenu de la proposition de loi. La prochaine émission aura lieu, sur le plateau de Mediapart le 19 mars, et aura pour thèmes : le racisme policier ou le racisme dans la police et peut-on réformer la police ? L'idée est d'ouvrir le débat sur la Police aux associations, aux chercheurs, aux collectifs de victimes de violences policières, aux avocats, aux élus... Bref, à tous ceux qui ont été exclus des travaux du Beauvau sur la sécurité, qui, pour l'heure, ressemble à une affaire de com' visant à la fois à cajoler l'appareil policier et à faire croire à une volonté de policer la police, et ressasse les mêmes argumentaires indigents et pavés de déni. Cette mise en scène laisse du reste présager le pire concernant la prochaine loi de programmation de la sécurité intérieure prévue en 2022. 

Un membre du bureau a également participé le 3 mars à l'émission Au Poste réalisée et présentée par David Dufresne (encore et toujours disponible sur notre chaîne YouTube), pour beaucoup consacrée à la sécurité globale, mais également à la brutalisation du maintien de l'ordre. Le SM a aussi été invité par David Dufresne à participer à un débat le 16 mars autour de son documentaire Un pays qui se tient sage, dans lequel ce journaliste et auteur dénonce les violences policières et questionne le monopole de la violence dans une démocratie. Ce débat sera une nouvelle occasion pour le SM de rendre visible son expertise sur ses sujets, souvent pollués d'ailleurs par des contre-vérités. 

Nous avons enfin été entendus par plusieurs groupes parlementaires, dans le cadre de l'examen de la proposition de loi au Sénat, et sommes en train de travailler avec certains sénateurs à la rédaction d'amendements.

Le Syndicat de la magistrature participe également au décryptage de cette loi : retrouvez toutes nos explications en vidéo ci-dessous :