S’il y avait encore un doute, il n’est maintenant plus permis : le procureur de la République de Nanterre est bien l’homme de la situation…



En dépit des recommandations du premier magistrat du ministère public de France, en dépit des appels venant de toutes parts réclamer l’ouverture d’une information judiciaire confiée à un juge indépendant, ce procureur continue d’affirmer, en bon petit soldat, qu’il continuera à diriger l’ensemble des enquêtes qu’il avait dû se résoudre à ouvrir lorsque la pression médiatique créée par l’affaire Woerth-Bettencourt s’était faite trop forte.



Mais que l’on se rassure : le procureur de la République de Nanterre n’est pas tout seul à porter le fardeau et la responsabilité de cette enquête complexe et sensible. Certes, il n’est pas sous l’autorité hiérarchique de Jean-Louis Nadal, procureur général près la Cour de cassation, auquel il vient d’adresser, sans aucun risque, un joli pied de nez. Il est en revanche, fonctionnellement, en relation constante avec sa hiérarchie, en l’occurrence avec le procureur général de la Cour d’appel de Versailles, Philippe Ingall-Montagnier. Et, à travers lui, avec la chancellerie. Et, à travers elle, avec l’Elysée.



A moins que des circuits plus courts ne permettent des échanges directs d’informations sensibles, comme l’ont montré les enregistrements réalisés par le majordome de Liliane Bettencourt et révélés par Mediapart…



Ainsi est donc assurée la poursuite d’une enquête opaque, parfaitement contrôlée par le pouvoir, sans juge indépendant, sans partie civile, sans avocats, sans droits de la défense et sans réels moyens d’investigation, dont seuls les plus hauts représentants du pouvoir exécutif connaissent les développements, au jour le jour et si nécessaire heure par heure…



Décidément, le procureur de la République de Nanterre est bien l’homme de la situation… pour l’Elysée.