Chers camarades,


Le confinement a constitué une expérience contrainte, et inédite, d’expérimentation du travail à distance pour un certain nombre de magistrats. Nous vous avons adressé un questionnaire reprenant certaines des grandes tendances identifiées par les recherches académiques sur le sujet. 384 magistrats, exerçant en juridiction (68 au parquet, 45 sont JCP, 92 sont juges avec une dominante civile, 14 à dominante pénale, 37 juges d’instruction, 28 JAP, 21 JE, 4 JLD, 37 en cour d’appel, 8 sont chefs de cour ou de juridiction), au ministère ou à l’ENM nous ont répondu.


D'une manière générale, cette expérience a suscité des envies de travail à domicile parmi les magistrats. Pour autant, ces résultats doivent être relativisés, et diffèrent notamment selon les fonctions exercées. Les réponses aux questions concernant l'efficacité au travail depuis son domicile, la séparation vie personnelle/vie professionnelle, l'épanouissement personnel et la capacité à maintenir des relations avec les collègues et les partenaires malgré l'éloignement du tribunal révèlent également de réelles inégalités selon les personnes interrogées, leur fonction, leur situation familiale. Notre analyse peut être consultée [ici->http://www.syndicat-magistrature.org/IMG/pdf/travailadomicile-leconfinementlaboratoiredepratiquesfutures-reponsesauquestionnaire.pdf].


Ces réponses ont par ailleurs nourri nos observations sur le sujet, disponibles [ici->http://www.syndicat-magistrature.org/IMG/pdf/observationssurledeveloppementdutravailadistance.pdf]. Nous y soulignons les conséquences que peut avoir le développement du télétravail pour les juridictions, rappelons les efforts importants en matière informatique qui doivent être réalisés avant tout développement du télétravail pour le greffe ou du travail à distance pour les magistrats, et invitons à une réflexion d’ensemble pour que le travail à distance ne soit pas synonyme de dégradation des conditions de travail.