Le Syndicat de la magistrature, l’Union syndicale des magistrats, l’Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille (AFMJF) et l’Association française des magistrats instructeurs (AFMI) ont adressé ce jour une plainte à la Commission européenne pour manquement de la France au droit de l’Union européenne. 

Il s’agit, pour nos organisations, d’alerter une nouvelle fois sur les conditions dans lesquelles se rend la justice en France, en dénonçant la durée du travail des magistrats et ses conséquences dramatiques pour le justiciable, qui fait de plus en plus souvent face à un juge au bord de l’épuisement professionnel, qui ne peut pas prendre le temps de l’écouter, de lui expliquer sa décision ou de la motiver. 

Actuellement, et depuis de nombreuses années, les juridictions ne fonctionnent que grâce à la violation quotidienne de la législation du travail par le ministère de la Justice. Les magistrats ne se voient appliquer aucune des règles de protection minimale de la réglementation européenne du travail (durée quotidienne et hebdomadaire du travail, amplitude horaire, temps de repos, etc.) sans que le ministère de la Justice, et à travers lui l’État, ne se préoccupe de cette situation. Les magistrats sont corvéables à merci, pourquoi changer ? 

Nous refusons de laisser se dégrader à l’infini notre travail, le service rendu à nos concitoyens et la qualité de la justice. 

Nos organisations ont donc décidé de transmettre cette plainte à la Commission, en complément des actions menées localement et que nous vous invitons à multiplier, destinées elles aussi à retrouver les conditions d’une justice rendue dignement et respectueuse du justiciable : arrêt des audiences à 21h00 (Lille, Nantes, Bobigny, Tours), "impossibilités de faire" pour préserver les missions essentielles (Lille, Nanterre).

Nous avons tenu une conférence de presse ce matin pour présenter cette action, ainsi que la demande d’une expertise risque grave votée à l’unanimité des organisations syndicales lors du CHSCT ministériel du 25 janvier (voir notre CP à ce sujet), à laquelle le ministre n’a pas encore répondu.

Vous trouverez en pièce jointe notre communiqué de presse.

CP plainte temps de travail (210.17 KB) Voir la fiche du document