Monsieur le Premier ministre,

Le retrait de la réforme pénale de l’ordre du jour de l’Assemblée nationale a suivi de quelques jours votre accession au poste de Premier ministre.

Bien davantage qu’une coïncidence, tout un symbole !

Qu’il semble loin le temps de l’opposition pour l’actuelle majorité gouvernementale, lorsqu’elle dénonçait le règne de l’idéologie sécuritaire et ses effets dévastateurs. Lorsque, inspirée des valeurs démocratiques et des principes fondamentaux, elle voulait en urgence et grâce à l’alternance, rompre avec le système « sarkozyste » : le populisme pénal, la pénalisation croissante de la société, le tout carcéral, la discrimination et le rejet des plus faibles, l’appauvrissement du service public de la justice et l’affaiblissement du pouvoir judiciaire...