[Communiqué de presse] Le garde des Sceaux, un citoyen pas comme les autres

Au sujet des réquisitions du procureur de la République de Nanterre dans la procédure ouverte à la suite de la mort de Nahel Merzouk, Gérald Darmanin a tenu, au micro de Cnews, le vendredi 7 mars, les propos suivants : « Comme ministre de l’Intérieur, j’ai toujours apporté mon soutien aux policiers. Et comme citoyen, j’apporte toujours mon soutien aux policiers. Ensuite, les magistrats prennent leurs décisions en toute indépendance mais heureusement qu’il y a des policiers, heureusement qu’il y a des gendarmes qui prennent, et pas simplement pour ce cas précis, des risques très importants (…) », avant d’évoquer rapidement le respect de la déontologie.

Ces propos du ministre de la Justice interviennent dans un contexte d’attaques virulentes contre la décision du parquet de Nanterre, notamment à travers les prises de position de certains syndicats de police et surtout de celle, très problématique, du préfet de Police Laurent Nuñez.

Ces tentatives de déstabilisation de la justice ont pour effet de jeter le discrédit sur son travail, auprès des citoyens, des citoyennes et plus largement de l’opinion publique, distillant, encore et toujours, le poison de la défiance vis-à-vis de l’institution judiciaire.

De même que Gérald Darmanin n’est plus ministre de l’Intérieur, il n’est pas encore un simple citoyen. Gérald Darmanin est garde des Sceaux. Alors, pour quelle raison ne s’est-il tout simplement pas exprimé en cette qualité ?

Sous couvert de respecter la réserve qui s’impose à ses fonctions sur toute affaire en cours, Gérald Darmanin ne se contente pas seulement de faire écho à ce discrédit : implicitement, il le reprend à son compte.

Sans le moindre égard pour les membres du corps judiciaire, il se soustrait au devoir qui incombe à tout ministre de la justice : celui de soutenir l’indépendance de l’autorité judiciaire et de défendre l’intégrité des décisions qu’elle produit.

La justice et les magistrat·es sont décidément bien seul·es.