Les dernières interventions publiques de Christophe Castaner signent un changement de ton de l’exécutif en réponse aux affaires récentes mettant en cause des membres des forces de l’ordre pour des faits de violences.

A l’heure où le « déni de réalité » - expression employée par les rapporteurs de l’ONU lors de leur visite en France à propos des effets de la doctrine de maintien de l’ordre déployée ces derniers mois - ne tient plus, le rappel des règles de bonne conduite par le ministre de l’Intérieur évoque la stratégie du pompier-pyromane déployée pour éviter toute autocritique. Loin d’admettre que la doctrine qu’il demande d’appliquer depuis sa nomination exclut de fait la mise en œuvre du principe de proportionnalité - par exemple lorsqu’il dote les forces de l’ordre de LBD, dont l’usage par nature dangereux dans le cadre d’une manifestation a été prohibé dans de nombreux pays - il rejette la responsabilité sur des dérapages individuels, lesquels, s’ils peuvent exister, ne sont pas la principale cause des dérives constatées.

Vous trouverez dans la colonne de droite notre communiqué dans lequel nous exigeons à nouveau l’ouverture d’un véritable débat sur les modalités d’intervention des forces de l’ordre et le traitement judiciaire des violences policières et dénonçons les propos du ministre de l’Intérieur, visant à renvoyer les violences à la seule responsabilité individuelle des membres des forces de l’ordre tout en les poussant dans le même temps à la faute.