Indépendance et service public de la justice

La journée nationale d’action des professionnels de la justice du 10 février
2011 restera comme un immense succès. De mémoire de magistrat, la
mobilisation a atteint une ampleur et une force inédites dans l’histoire
judiciaire.


Le mouvement a touché la totalité des juridictions françaises. Les différents
rassemblements et manifestations ont connu une affluence exceptionnelle.


L’unité et la détermination de l’ensemble du monde judiciaire ont été totales.
Le soutien de la majorité de la population sonne comme un désaveu pour le
pouvoir exécutif et marque son échec à instrumentaliser la douleur des
victimes au profit de stratégies politiciennes.


Face à ce mouvement de protestation, les personnels attendent désormais
des réponses claires de la part d’un président de la République et d’un garde
des Sceaux qui ont tout fait pour freiner la mobilisation et qui sont
aujourd’hui contraints de refusent de prendre la mesure de la révolte.


Une réunion de l’intersyndicale aura lieu demain 11 février à la mi-journée, qui
aura pour but de réfléchir aux suites du mouvement.


Par ailleurs, le garde des Sceaux a fait savoir qu’il voulait recevoir les
organisations syndicales lundi après-midi.


Dans cette attente, il est essentiel de ne pas relâcher la pression.


Pour la journée de demain vendredi 11 février, le Syndicat de la magistrature
a appelé l’ensemble des magistrats à se déclarer en grève et à se réunir en assemblées générales extraordinaires dans le prolongement des actions
menées depuis une semaine.


Le Syndicat de la magistrature lance un nouveau mot d’ordre de grève pour
lundi et se réserve la possibilité, au regard des positions et engagements que
prendra le garde des Sceaux, et en lien avec les autres organisations
syndicales du ministère de la justice, de reconduire le mouvement.


Le préavis de grève qu’il a déposé le 3 février 2011 court jusqu’au mercredi
16 février 2011 inclus.


Quoi qu’il en soit, il invite les magistrats à solliciter la tenue de nouvelles
assemblées générales plénières mardi prochain afin de déterminer localement
les modalités de la poursuite de la mobilisation.


Magistrats, avocats, fonctionnaires des greffes, conseillers d’insertion et de
probation, éducateurs, policiers, ne se satisferont pas de vagues promesses.