Communiqué des sections du SM des TGI et de la Cour du ressort de la Cour d'appel de Paris

Le premier président de la Cour d’appel de Paris fait mine de ne pas avoir compris que l’institution judiciaire est traversée par un mouvement de protestation sans précédent, trouvant son origine à la fois dans l’insuffisance criante de moyens et dans une instrumentalisation qui brouille ses missions.

Alors que les acteurs de ce mouvement, toutes professions et tous grades confondus, avaient retrouvé les vertus du dialogue et de la confrontation d’idées dans le cadre naturel d’assemblées générales de juridiction, M. Degrandi se pose en gardien zélé d’un ordre rétrograde.

Il s’oppose, en effet, avec obstination, à la tenue de toute assemblée générale au sein de la cour, usant d’arguties juridiques discutables et dérisoires au regard des enjeux. Les présidents des tribunaux de son ressort lui ont, bien sûr, emboîté le pas, en trouvant tous les moyens pour échapper aux questions embarrassantes que suscitent les états des lieux des juridictions.

Ce hiérarque ne se contente pas de résister au mouvement de l’histoire, il impose une vision caporaliste et brutale du fonctionnement de sa juridiction. Sous couvert de constitution de groupes de travail ouverts à tous, il mène à marche forcée une politique du chiffre, aveugle à la qualité de la justice rendue et aux difficultés de ceux qui la rendent au prix d’efforts toujours plus exigeants.

Les exemples se multiplient de magistrats de la Cour, tancés comme des gamins et soumis à une pression telle qu’elle provoque tous les symptômes habituels du harcèlement.

Autisme ou volonté délibérée d’un management purement technocratique ? Quoi qu’il en soit, ce comportement irresponsable et insupportable doit cesser et les instances de dialogue doivent rester le seul lieu d’élaboration d’un projet de juridiction soucieux de la qualité de la justice.