Le combat du peuple égyptien pour les libertés n’est pas près de s’achever. Mohamed Morsi, président élu le 24 juin 2012, poursuit en effet sans relâche son entreprise de mise sous tutelle de l’autorité judiciaire.

Après avoir méprisé les décisions de la Haute cour constitutionnelle, tenté à deux reprises de se débarrasser du procureur général du pays, Mohamed Morsi s’est une nouvelle fois illustré le 22 novembre dernier en prenant un décret lui permettant de prendre toutes dispositions nécessaires à « la défense de la révolution », formule extrêmement vague, et surtout excluant ses décisions de tout recours en justice.

Cette négation de tout contre-pouvoir, qualifiée « d’agression sans précédent contre l’indépendance de la justice » par le Conseil suprême de la magistrature, a provoqué une réaction très vive des magistrats, des avocats et plus largement de la société civile : grève votée et suivie dans la majorité des tribunaux et grandes manifestations place Tahrir.

Ce ne sont pas les propos lénifiants de Mohamed Morsi, qui indiquait le 27 novembre que ce décret était temporaire et que seules les décisions liées « aux domaines de souveraineté » – catégorie indéfinie… – étaient exemptes de recours, qui rassureront les opposants, ni les défenseurs des droits et libertés dans le monde.

Le Syndicat de la magistrature condamne avec force cette agression contre la démocratie et cette atteinte inacceptable à l’indépendance de la justice, garantie fondamentale du bon déroulement d’un processus de transition vers un régime respectueux des libertés publiques.

Le Syndicat de la magistrature exprime sa solidarité à l’égard de la mobilisation du monde judiciaire et des citoyens égyptiens.