Indépendance et service public de la justice

Cinq organisations syndicales - CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA - appellent à une journée de mobilisation jeudi 24 juin 2010 contre le projet gouvernemental de réforme des retraites qui constitue un recul social sans précédent.

Le Syndicat de la magistrature s’associe à ce mouvement intersyndical de lutte contre une réforme visant à faire supporter l’essentiel des efforts par les salariés, alors que les dispositions concernant la mise à contribution des hauts revenus et des revenus du capital ne sont que des mesures visant à créer l’illusion de la justice sociale.

En repoussant l’âge de départ à la retraite à 62 ans et l’âge de la retraite à taux plein à 67 ans, tout en rallongeant la durée de cotisation à 41,5 annuités, la France adopterait l’un des régimes de retraites les plus défavorables aux salariés en Europe.

La réforme envisagée ne répondra en rien aux problèmes d’emploi des seniors et aggravera encore les difficultés des jeunes à accéder au marché du travail.

L’absence de prise en considération de la pénibilité du travail est insupportable lorsqu’on connaît l’écart d’espérance de vie entre les différentes catégories socio-professionnelles. En outre, la réforme porte préjudice aux salariés qui ont eu des carrières chaotiques et à temps partiel, en particulier les femmes, en les contraignant à travailler beaucoup plus longtemps pour bénéficier d’une retraite à taux plein.

Les magistrats peuvent constater au quotidien la situation de précarité d’un nombre croissant de justiciables qui ne parviennent plus, à la fin de leur vie professionnelle, à faire face aux charges de leur vie courante tout en étant de fait exclus du marché du travail.

Par ailleurs, les fonctionnaires du ministère de la justice vont être durement pénalisés par l’augmentation des cotisations de 2,7 % et la disparition du dispositif permettant aux parents de trois enfants de prendre leur retraite de manière anticipée, et ce, alors que leurs conditions de travail se dégradent fortement du fait de la réduction drastique des effectifs et de la casse des services publics.

Le Syndicat de la magistrature affirme sa solidarité avec les salariés du public et du privé, les retraités et les chômeurs qui se mobilisent contre une réforme profondément injuste.

Il s’oppose en particulier au recul de l’âge de la retraite à 67 ans qui s’appliquera également aux magistrats.

Il appelle les magistrats à prendre des dispositions facilitant la participation des fonctionnaires au mouvement et à s’associer, selon les modalités locales et notamment en se joignant aux cortèges, à cette journée de mobilisation du 24 juin.