Communiqué de presse du Syndicat de la magistrature après son entretien avec François Hollande

Rien ne les arrête : après la dénonciation d’un « complot des juges » – partiaux, évidemment ! à la botte du gouvernement, inéluctablement ! -, après les cris d’orfraie face à une violation « monstrueuse » des droits de la défense, voilà qu’ils brandissent la « gangrène » de la violation du secret de l’instruction pour voler au secours de Nicolas Sarkozy, avec l’énergie du désespoir.
L’outrance des attaques contre les magistrats instructeurs, dont l’impartialité est systématiquement mise en cause, la déstabilisation « en bande organisée » de la justice, sont à la mesure de la gravité - inédite - de l’affaire qui se dévoile peu à peu. Les révélations de Mediapart sur le contenu des écoutes téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et son conseil éclairent d’un jour nouveau la stratégie politique de contre-feux tous azimuts, destinée à occulter le véritable scandale : le soupçon de trafic d’influence et d’entrave aux investigations par le jeu des réseaux d’ « amis » dans les plus hautes institutions.
Ce sont ces atteintes, dans le débat public, à l’indépendance de la justice que le Syndicat de la magistrature est venu dénoncer ce jour auprès du Président de la République. Tout comme nous avons critiqué l’arrêt brutal de la réforme du CSM : il est urgent de donner, dans le statut, toute son indépendance à la justice par une réforme qui mette la carrière des magistrats à l’abri du pouvoir et l’institution judiciaire de tout soupçon de partialité.
Le Président de la République s’y est engagé : pour assurer l’indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs, dont il a rappelé le caractère fondamental, une réforme du conseil supérieur de la magistrature interviendra « au plus vite ».
Il appartient maintenant à l’ensemble de la classe politique de sortir de l’ornière et de prendre ses responsabilités, sans demi-mesure !