Les résultats de la première phase des élections professionnelles dans la magistrature - qui détermine la représentativité des organisations syndicales de magistrats - sont désormais connus.



Ils constituent pour le Syndicat de la magistrature un véritable succès.



En effet, le SM a recueilli par rapport aux dernières élections qui s’étaient tenues en 2007 (27,9%).



Il s’agit de son meilleur résultat depuis 1998, et ce dans un contexte très différent puisqu’à l’époque FO-magistrats n’avait pas encore pu déposer de listes.



L’Union syndicale des magistrats (USM), quant à elle, passe sous la barre des 60% (58,9% contre 62% en 2007, soit - 3,1%), tandis que FO-magistrats passe sous celle des 10% (9% contre 10,1% en 2007, soit - 1,1%) malgré le dépôt d’un plus grand nombre de listes.



Ainsi, seul le Syndicat de la magistrature progresse.



Malgré une baisse du taux de participation d’environ 6%, il a recueilli 300 voix de plus qu’en 2007, ce qui témoigne d’une vraie dynamique en sa faveur.



Ce résultat extrêmement positif traduit la vitalité d’un syndicalisme judiciaire résolument offensif, ambitieux et sans compromis, qui associe étroitement la défense de l’indépendance de la justice à celle des libertés et des principes démocratiques.



Il constitue un signal fort à l’adresse du pouvoir politique et d’une grande partie de la hiérarchie judiciaire qui piétinent chaque jour un peu plus les fondements mêmes du métier de magistrat.



N’en déplaise à ceux qui voudraient mettre la justice sous tutelle, être juge ou procureur, ce n’est pas être au service de l’exécutif ni se retrancher derrière l’idéologie gestionnaire pour mettre à distance la réalité sociale, mais promouvoir la justice par le droit au coeur de la Cité, dans le respect des personnes et des valeurs démocratiques.



Face aux ravages de la politique sécuritaire et aux tentatives de démantèlement du service public de la justice, le Syndicat de la magistrature sort renforcé de ce scrutin. Il doit ce succès, gage d’efficacité, à ses militants qui se sont mobilisés dans les juridictions et aux nombreux magistrats qui, loin des clichés, ont décidé de soutenir son positionnement aussi anti-corporatiste qu’intransigeant.



Dans son discours prononcé devant la Cour de cassation le 7 janvier 2009, le chef de l’Etat avait stigmatisé, avec sa finesse habituelle, « un syndrome syndical né de l’après 68 ». Ce syndrome se porte bien, merci !