Soutien à la démarche de désarmement au Pays basque : notre communiqué

Au Pays basque, le processus de paix est aujourd’hui en marche. Des représentants de la société civile, des élus de toutes tendances, des syndicalistes y soutiennent la démarche de désarmement engagée des deux côtés des Pyrénées, depuis plusieurs années, parce qu’ils y voient une étape indispensable sur le chemin de la paix, en Espagne comme en France.

Pourtant, un épisode de ce mouvement a conduit le 16 décembre dernier à l’arrestation, à Louhossoa, lors d’une opération conjointe des forces de police espagnoles et françaises, de militants auxquels on reprochait une association de malfaiteurs terroriste et des infractions à la législation sur les armes et sur les explosifs commises en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste. Leurs crimes ? Tout simplement participer à la remise des armes encore détenues au Pays basque après avoir pris soin d’expliquer leur démarche dans un courrier par lequel ils déclaraient vouloir transférer à la société civile la responsabilité politique de la destruction de l’arsenal militaire d’ETA.
Dès le lendemain, le ministre de l’Intérieur se félicitait de ce « coup dur porté à ETA » et rappelait la détermination « absolue de la France à lutter contre le terrorisme, sous toutes ses formes. »

La justice n’a pas partagé sa vision des choses : ces cinq militants, ainsi qualifiés de terroristes, ont été placés sous simple contrôle judiciaire à l’issue de leur comparution devant un juge anti-terroriste à Paris. Cela n’a pas empêché Bruno Le Roux de répéter à l’occasion d’une question à l’Assemblée que, s’il ne mettait pas en doute la bonne foi des intéressés, il ne pouvait admettre que le processus de paix soit unilatéral et déniait à des « personnalités, qu’elles viennent de la société civile ou d’ailleurs » le droit de « se mettre en travers de la volonté de l’Espagne et de la France ».

Persistant dans leur volonté, ces artisans de la paix organisent le 8 avril un nouvel épisode de remise d’armes. Saluons cette démarche de petits pas vers un désarmement total, seule garantie de l’arrêt de la violence, et veillons à ce que l’Etat ne l’instrumentalise pas, une fois de plus.

Sans quoi cette nouvelle étape risquera bien d’être encore une occasion manquée sur le chemin de la paix au Pays basque.