Tribune publiée le 26 février 2013 dans le journal Libération par Simon Foreman, président de la CFCPI dont le Syndicat de la magistrature est membre, dénonçant l'amendement apporté à la proposition de loi Sueur qui tend à rétablir le monopole de poursuite du parquet en matière de crimes internationaux, verrou que le texte initial projetait de faire disparaître
Justice internationale
Le Sénat doit retirer au Parquet le monopole de poursuite des crimes de guerre et contre l'humanité
Communiqué de la CFCPI, dont le Syndicat de la magistrature est membre, demandant à la commission des lois du Sénat de retirer l'amendement tendant à rétablir l'un des verrous à l'accès à la justice internationale : le monopole des poursuites attribué au Parquet
Crimes internationaux : de l'urgence à modifier l'article 689-11 du code procédure pénale
Observations du Syndicat de la magistrature sur la proposition de loi du sénateur JP Sueur
Le Syndicat de la magistrature milite activement depuis de nombreuses années pour l’émergence d’un espace pénal international destiné à combattre les crimes internationaux que sont les génocides, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.Il s’est ainsi mobilisé au sein de la Coalition française pour la Cour pénale internationale (CFCPI), dès sa création, pour la promotion d’une cour pénale internationale juste, efficace et indépendante.
C’est la raison pour laquelle il a très tôt dénoncé les obstacles procéduraux érigés par la loi du 9 août 2010 portant adaptation du droit pénal à l’institution de la Cour pénale internationale, qui compromettent gravement l’action du juge national : monopole du ministère public pour le déclenchement des poursuites, compétence territoriale fondée sur la « résidence habituelle » du présumé auteur des crimes internationaux en cause, impératif de double incrimination et principe de subsidiarité du recours au juge national
Dès le 5 février 2010, nous adressions à ce sujet un courrier au garde des Sceaux et au ministre des affaires étrangères.
La proposition de loi présentée par le sénateur Jean-Pierre Sueur s’emploie à lever ces obstacles. Le Syndicat de la magistrature affirme la nécessité et l’urgence de cette réforme qui participe à l’affirmation d’une politique publique efficiente de lutte contre l’impunité trop souvent déplorée des auteurs de crimes internationaux.