Nos guides et livrets

En 2019, nous publiions notre première enquête sur la charge de travail dans la magistrature, baptisée « L’envers du décor ». La réalité décrite par les nombreuses réponses que nous avions obtenues (754, soit près de 10 % du corps) apparaissait bien éloignée de l’idéal que l’on peut se faire du métier de magistrat, avec toutes les conséquences que cela emporte sur la qualité de la justice rendue. Nous avions alors conclu notre enquête par la question suivante : « Combien de temps accepterons-nous encore collectivement de travailler dans de telles conditions ? »

Trois ans après, notre second sondage a recueilli encore plus de réponses que la précédente édition (1016 réponses) et l’on y retrouve le même épuisement, le même désespoir, la même souffrance éthique qu’en 2019. Au-delà de la prise de conscience, il y a donc maintenant urgence à prendre des mesures à la hauteur de la gravité de la situation.

L'analyse des réponses de nos collègues démontre que, loin de relever de la situation individuelle exceptionnelle, la souffrance au travail est une réalité silencieuse mais fréquente, produit structurel d’une organisation qui vise notamment à faire toujours plus avec moins.

Cette nouvelle édition de notre enquête révèle une magistrature au bord de la rupture, ne tenant que par passion pour son métier, par conscience de l’importance de sa mission, ou par acharnement à faire face coûte que coûte, dans une culture professionnelle qui valorise la solidité et l’abnégation et tolère peu la fragilité. Depuis notre dernier sondage, en dépit du mouvement de mobilisation collective de décembre 2021 faisant suite à la tribune signée par une grande majorité de nos collègues et publiée dans Le Monde fin novembre, l’exécutif s’est principalement contenté de renforcer les recrutements de personnels précaires, de lancer des états généraux de la justice pour reculer encore le temps de l’action concrète et a rejeté la demande d’expertise votée à l’unanimité des OS du CHSCT ministériel sur le risque grave encourru par les agents. Au regard des réponses littérales exprimées par nos collègues, ces errements et la communication qui les entoure sont autant de facteurs d’aggravation de la situation vécue au quotidien dans les tribunaux.

Au-delà de dénoncer un constat désormais largement partagé, il s’agit de susciter un réveil de l’opinion et des pouvoirs publics sur les conditions dégradées, dégradantes et en dégradation, dans lesquelles la justice est rendue en France, à rebours du bilan étincelant sans cesse revendiqué sur ce point pendant les campagnes électorales que nous traversons.

L'envers du décor 2 (7.94 MB) Voir la fiche du document

Le Syndicat de la magistrature publie un guide destiné à recenser, déconstruire, faire parler de quelques idées reçues sur le harcèlement, qui concerne aussi les magistrats. Il contient également des pistes de solutions, des exemples de situations ayant eu lieu dans les juridictions et des idées d'action à titre syndical. Il est téléchargeable en cliquant sur le lien ci-dessous.

 

Le harcèlement, parlons-en ! Guide pour combattre les idées reçues (1.45 MB) Voir la fiche du document

 

Dans le cadre d'un groupe de travail sur l'accès au droit qui se réunit régulièrement, le Syndicat de la magistrature a organisé, avec d'autres associations, un colloque sur l'accès aux droits fondamentaux le 17 mai 2019. Ce colloque s'intitule : L'accès aux droits fondamentaux nécessite une justice et un juge humains ! Un autre chantier pour la justice est nécessaire !